On est jamais prêts à être parents
Devenir parent est un grand changement dans notre vie. On essaie de se préparer mais comme on l'entend beaucoup, on n'est jamais vraiment prêt… et c'est vrai, car rien n'est comme on le pense. Même la grossesse se déroule rarement comme prévu. Je suis sûr que vous pensez à beaucoup d'exemples en ce moment.
J'ai dû être alitée 2 mois avant ma date d'accouchement car j'ai commencé à dilater et on m'a dit que j'aurais un bébé prématuré… puis mon fils est né 5 jours après la date d'accouchement. Le travail long et dur qu'on m'a dit que j'aurais a duré 3 heures (dans ce contexte)… ne vous méprenez pas, je suis contente que ça n'ait pas pris 15 heures, mais je n'y étais pas préparé.
Puis mon fils a dormi toute la nuit à 6 semaines, ne soyez pas jaloux trop vite, ça a fini par s'arrêter et ma première fille a rattrapée le tout en ne dormant pas la nuit avant 6 ans… oui, mon deuxième enfant a dormi 10 nuits complètes pendant ses 6 premières années… une autre chose à laquelle je n'étais pas préparé. Ça aurait pu me décourager complètement et oui, certains jours, je l'étais.
Mes valeurs parentales
Mais à ce moment-là, j'étais aussi un autre parent. À ce moment-là, j'avais deux enfants et j'avais rencontré et entendu tellement d'histoires et reçu tellement de commentaires et de suggestions et lu tellement d'informations contradictoires sur l'éducation des enfants… Je savais quelles étaient mes valeurs parentales.
Ça ne veut pas dire que c’était facile et que je n'avais pas de doutes. J'en ai eu beaucoup et j'en ai toujours. Mais j'avais choisi une voie parentale. J'avais mis de côté beaucoup d'informations et choisi celles qui correspondaient à mes valeurs, nos valeurs. J'ai dû les revisiter souvent pour rester alignée et j'ai dû, et doit encore, faire des compromis pour adapter mes valeurs à la réalité du monde qui nous entoure, qui n'y correspond pas toujours.
Écouter notre instinct parental
Mais quand je suis capable de suivre mon instinct, de suivre cette petite voix intérieure qui me dit que quelque chose est, ou n'est pas, bien pour mes enfants, ça fait tellement de bien ! Ce n'est pas toujours facile à faire et je n'ai pas de processus magique rapide et facile en 3 ou 10 étapes pour suivre mon instinct, faire mes choix et savoir comment le faire.
Écouter notre instinct est la seule voie à suivre et nous avons de plus en plus de mal à l'écouter. Les gens autour de nous, les livres, les blogs, la publicité, la façon dont nous avons été élevés parfois, la société en général, bousillent notre instinct.
Influence extérieur sur notre parentalité
Alors comment l'écoute-t-on ? Nous apprenons à le faire. Nous faisons des erreurs en tant que parents, beaucoup d'erreurs. Et vous savez quoi ? On en fera plus au fur et à mesure que les enfants grandissent et d’autres avec un autre enfant, parce que c'est un autre être humain et qu'il ne fonctionne pas de la même façon.
Je dis souvent que ce que j'ai appris avec mon fils non seulement ne m’aide pas avec ma grande fille, cela empire souvent les choses… et maintenant, avec ma troisième, je sais que je dois apprendre comment elle fonctionne pour savoir comment l’accompagner, elle.
Et une chose que j'ai commencé à apprendre, et que je continue de faire à ce jour, c'est quel parent je suis, ou du moins quel parent je veux être. Quel chemin parental je veux prendre.
Je n’arrive pas à appliquer ces valeurs tous les jours, parfois je suis trop fatiguée ou préoccupée et les enfants aussi… mais maintenant je sais que je ne suis pas en accord avec mon «parent intérieur», je peux demander pardon aux enfants, à moi-même, et remettre les choses sur la bonne voie.
Et parfois, la réalité extérieure rend cela encore plus difficile et nous devons compromettre nos valeurs pour les adapter à cette réalité et c'est dur, très dur et ça fait mal. Mais au moins, quand nous savons ce qui se passe, nous savons pourquoi nous nous sentons inconfortable ou mal à l'aise et nous pouvons mettre des mots sur notre ressentie.
C'est toujours difficile, mais le savoir rend la situation un peu plus vivable. C'est aussi vrai pour les enfants, mais c'est un sujet pour une autre fois. Donc, quel que soit le chemin que nous avons choisi en tant que parent, le plus difficile et le plus simple à la fois est de le suivre. C'est ce qui fait qu'on arrive à dormir la nuit ou à passer au travers des critiques que nous recevons comme parent (parce que oui, ça arrive, et trop souvent).
Pour ce faire, il faut du courage et la capacité de mettre de côté et de refuser certaines suggestions ou informations et de choisir, dans ce qui nous entourent (livres, blog ou vraies personnes) ce qui nous semble dire la vérité. Notre vérité.
Comment moins douter de ses décisions de parent
Et quand nous hésitons encore, se projeter dans le futur aide énormément. Se demander si ce que nous vivons aura un impact dans 2, 5, 10 ans ? Est-ce que tel ou tel choix ferait de mon enfant un meilleur être humain ?
Un qui aurait été élevé avec mes valeurs en tête ? J'ai des enfants plus âgés (une préadolescente et un adolescent) et une bambine, cela aide beaucoup à mettre les choses en perspective, mais le simple fait d'avoir des parents d'enfants plus âgés autour de nous, certains qui ont des valeurs similaires, est incroyablement riche et aura presque le même effet.
Certaines choses qui semblent avoir tellement d’importance quand ils sont petits en ont de moins en moins quand ils grandissent. Et c'est une bonne nouvelle. Nous avons de la place pour apprendre et faire nos erreurs, tant que nous nous excusons, nous réalignons avec nos valeurs parentales et essayons de faire mieux la prochaine fois, nous sommes sur la bonne voie.
Nous devons faire confiance à notre instinct parental. Et cet enfant intérieur qui sait comment il aurait voulu être «parenté». Cela nous amènera beaucoup plus de confiance dans notre parentalité et de paix au quotidien.
