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Des jumeaux une deuxième fois!


Texte par : Catherine Motard
Photos : Anouk G - Moments famille

Des enfants ? Jamais de le vie! Ouache!!!

Les enfants c’est drôle mais je les comprend pas! Je n’ai jamais gardé, ni changé des couches. La première couche a été celle de Jeanne. C’est mon chum qui m’a montré car il a une demi-soeur de 15 ans plus jeune et il lui a changé ses couches quand elle était petite!!

Bref, après 8 ans de vie commune avec mon conjoint, et suite a une pause de 6 mois entre lui et moi, j’ai décidé de tenter l’expérience. Nous avions fait le tour de plusieurs aspects de nos vies, resto, bar, voyage, etc. et la parentalité nous offrait de nouveaux défis, un nouveau rythme de vie, de nouvelles expériences.

Tomber enceinte n'a pas vraiment un parcours. Pour les jumelles, j’ai arrêté la pilule au 1er juillet et le 9 septembre j’étais enceinte. Pour les jumeaux, j’ai arrêté la pilule en décembre et en début janvier j’étais enceinte, donc ce n’est pas du tout un parcours du combattant...

Les annonces : du rire aux larmes

Pour les filles, nous étions vraiment contents, surpris. Je me souviens d’avoir montré à Mathieu le petit échantillon dans la salle de bain. Nous avions réussi, atteint notre objectif. Je sentais une joie mais un espèce de questionnement... qu’est ce qui se passe ensuite ?...

La vrai surprise a été lors de ma première rencontre avec ma médecin. Elle avait une échographie mobile et donc j’étais seule, mon conjoint travaillait. 

J’ai découvert avec ma médecin, qu'il y en avait deux. Je suis partie à rire. Mais le plus grand rire de la planète. 

Je pense que toutes les femmes présentes dans la salle d’attente on entendu ! Je l’ai annoncé au téléphone à mon conjoint. Avant, je lui ai demandé de s’assoir, alors il pensait qu’il y avait une chose terrible. Finalement, lui aussi il n’en revenait pas! C’était juste incroyable!

Nous essayons pour un 3ème

Pour les garçons, nous essayons pour un 3ème. Une grossesse normale. Sans clinique GARE. Comme je n’avais pas de date de fécondation, j’ai passé une échographie de datation, à Ste-Justice. À la vue du premier fétus, nous avons dit au technicien : « ahaha il y en a un! ouf! parce qu’on a déjà des jumelles, hein!!» . Il a continué à promener son embout sur mon ventre et il a dit : «  Je ne suis pas médecin alors je ne peux rien dire mais voici ce que vous pouvez voir. Concluez.... » Il passait de gauche à droite et on voyait clairement les deux sacs.

Alors je me suis mise à pleurer. Mathieu aussi. Probablement que nous savions qu’il y avait une décision à prendre.

Que nous savions que ce n’est pas évident mettre à terme une grossesse gémellaire. Que l’accouchement est plus médicalisé (moi qui voulais accoucher dans l’eau avec des dauphins...). Nous sommes repartis avec la mort dans l’âme. Nous avons pleuré 3 semaines et réfléchie longuement. Comment faire? La maison, changer de voiture. Nous habitons un 5 1/2.

Cette chance incroyable de naitre et de vivre à deux

Aussi, ayant déjà des jumelles, d’être témoin de cette dynamique si particulière, je n’aurais pas été capable de dire à mon garçon, que je lui ai enlevé volontairement ce privilège, cette chance incroyable de naitre et de vivre à deux, de lui enlever cette proximité avec un autre être humain. L’option était donc soit de garder les deux, ou un autre avortement. Mais justement. Quand les filles avaient 8 mois, j’étais tombée enceinte. La situation était intense et c’était trop. Alors je me suis fait avortée. Cette fois, Mathieu et moi, nous nous sommes dit : « Le coquin, il voulait être avec nous, alors on lui donne sa chance cette fois-ci . On y vas all-in, black jack! »

 Quand j’ai rencontré ma médecin, elle nous a offert une réduction foetale. Dans ces cas, les parents ne peuvent choisir celui qui est décroché. Si nous avions opté pour cette option, c’est notre petit Arnaud, qui présentait un retard de croissance, qui aurait été décroché. Seigneur! Arnaud, tout un numéro. Il a de l’énergie pour 10, des sourires pour 10, de la motricité pour 10! Heureusement que cela n’a jamais été notre intention. C’était tout ou rien. Les deux ou aucun. All-in!

Des accouchements rocambolesques

Les grossesses gémellaires dû a leur risque accru de préclamsie, de prématurité, etc, sont suivis en clinique GARE. Pour les filles, j’ai eu 9 échographies et pour les garçons, 11. Arnaud présentait un retard de croissance. Il grandissait, mais il était très petit. Sinon, tout c’est bien déroulé. Sauf qu’il a fallu constamment rassurer les médecins. Leur mentionner que tout va bien aller, leur montrer que l’on est confiant et en plein possession de nos capacités.

Les deux accouchements ont été rocambolesques. Pour les filles, j’ai perdu les eaux dans une assemblée syndicale de 300 personnes qui avait lieu à la maison théâtre sur Ontario, à Montréal!

Bref, je suis sortie sous les applaudissements de 300 personnes! 

Sinon, j’ai attendu le plus longtemps possible pour la péridurale afin de marcher dans le corridor. La seule option que le corps médicale autorise car en gémellaire on est à risque... On est couché et double monitoré... Alors je me levais au 15 minutes pour aller aux toilettes afin de faire avancer au mieux le travail. Finalement la péridurale m’a permis de dormir un peu et le travail à continuer. J’ai été transféré en salle d’opération (procédure habituelle) et les filles sont sorties à 10 minutes d’écart. En trois poussées!

Pour les garçons, le Doppler d'Arnaud était un peu obstrué, il était surveillé à toutes les semaines. À la 35ème semaine, le médecin a établi que le gain de poids intérieur serait le même qu’à l’extérieur. J’ai eu un rendez vous pour provoquer mon accouchement. Cette journée là, je me suis sentie comme si j'allais à l’abattoir. Je ne me sentais pas trop pressée, alors nous sommes allées reconduire les filles au CPE, puis sommes allés manger un bon gros déjeuners! À Ste-Justine, j’avais mon accompagnante à la naissance qui nous a assisté. Une ressource essentielle. Entre 11h et 16h rien n’avançait. Le temps que l’infirmière parle au reste de l’équipe, puis qu’elle fasse le suivi avec nous, il était 18h. Comme il n’y avait aucun danger, nous avons convenu de prendre l’heure de la dernière chance avant de passer à une autre étape.

Mathieu et moi nous sommes mis dans une bulle. Et il m’a dit que mon parcours à moi était maintenant terminé. Il fallait les laisser partir. Que j’en étais capable. Alors à 19h précise, j’ai eu un décollement du placenta et les contractions sont arrivées de plein fouets! Je n’avais toujours pas la péridurale, ce qui est presque obligatoire en grossesse gémellaire. L’infirmière m’annonce que l’anesthésiste sera la dans 5 à 10 min. Je ne lui ai pas répondu que ce n’était plus nécessaire. J’étais en train d’accoucher. J’étais en train de pousser. Il arriverait trop tard anyway... 

Bref, les 2 médecins, les 3 équipes d’infirmières, donc environ 6 infirmières, sans compter les internes/externes, et surtout les deux incubateurs, sont arrivés en toute urgence! Ils ont transformé la chambre pour l’accouchement et ont vérifié si j’étais assez dilatée pour pousser (really?). Bref, à 20h Arnaud est né et 20h13 ce fut au tour de Lucien.

Ce fut un accouchement super intense, en 1 heure, sans péridurale, pour des jumeaux dont 13 minutes séparent leurs naissances. Un des plus fous que mon accompagnante a vécu (et elle a du métier).

 
Par courtoisie pour l’équipe médicale, je leur avais promis d'accoucher avant le 4-7. Pour que tout le monde ai son verre de vin. J’ai pris un peu de retard mais ça reste convenable, je pense!

Un enfant cela chamboule une vie, alors deux!

Les évènements marquants depuis leur naissance : Pour les filles cela a été l’arrivée des garçons. Un enfant cela chamboule une vie alors deux nouveaux cocos, c’est difficile de faire de la place !

Votre philosophie parentale : Pour le moment, survivre. Un jour à la fois. À travers les moment difficiles, mais aussi les moments de bonheur. Mathieu et moi sommes un couple uni, fort et soudé. Nous essayons d’aimer au max. D’être patient, de leur transmettre des valeurs de respect, de partage, d’entraide. On essaie aussi de se relever de nos échecs parentales, de chercher conseils, de l’écoute et puis on recommence.

Le plus utile dans votre parcours : Les organismes à but non lucratifs de mon quartier, surtout le Groupe D’entraide Maternelle, les ressources du CLSC, l’écoute des autres parents, surtout notre groupe de voisins, qui souvent relativisent les événements, qui me donnent aussi une présence et leur aide au quotidien (et avec lequel on prends le café le dimanche matin dans la ruelle...).

Avenir

Je souhaite de tout coeur de leur inculper le respect envers les autres, mais surtout d’eux mêmes. D’être fort pour passer au travers de tout les obstacles de la vie. Mais surtout de rester une fratrie unie. Une famille unie. J’espère avoir les bras toujours ouvert pour accueillir mes enfants, pour les épauler dans leurs épreuves.

  • Que changeriez-vous dans le monde de la parentalité ?
    La rapidité de la vie
  • Qui êtes-vous comme mère, comme père, comme parent ?
    Une main de fer dans un gant de velours.
  • Vous sentez-vous confiant, à l'aise dans votre rôle de parent ?
    Oui et non. Des bonnes journées ou je sens que mes interventions ont été justes et qu’elles ont porté fruit. Des jours où je suis exécrable.
  • De quoi avez-vous le plus besoin comme parent ?
    Du temps pour moi. Du temps pour dormir. Et une journée spa !
  • Quels sont les plus grands défis de votre parentalité ?
    Tout. La patience, mais, gérer 4 enfants en bas âge. 2 couples de jumeaux avec 3 ans d’écart.
  • Quels sont vos forces comme parent ?
    Être capable de se relever. Se relever les manches. Continuer.

S'il n'y avait qu'une chose que vous pouviez partager avec d'autres parents qu'est-ce que ce serait ?

J’ai lu un jour: «  Les enfants ont le plus besoins de notre amour au moment où ils le méritent le moins ». Je trouve cela très vrai et très difficile. Quand les enfants sont perdus dans leurs émotions, ils ont besoin d’un phare pour éclairer leur noirceur. Le phare c’est nous, l’adulte. Alors il faut être disposé à les aider, malgré souvent notre propre noirceur. Il faut alors trouver notre propre lumière intérieur. et c’est très difficile.

Dans les moment de crise, de perte de patience, dans les moments noirs, obscurs et profonds, il y a une lumière qui fini par apparaitre. Des fois, nous les adultes, il faut aussi demander de l’aide pour la voir et c’est normal.

Pour voir les partage des autres participants au projet Confiance parentale, consultez cette page.

Et si vous souhaitez y participer comme famille ou connaissez une famille qui pourrait être intéressée, tous les détails sont ici.




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